Une nouvelle publication de l'UZ Brussel dans The Lancet confirme la possibilité de limiter l'irradiation du sein à une semaine
03 mai 2024La radiothérapie du cancer du sein réduit de moitié le risque de récidive après une chirurgie conservatrice. Par le passé, il a été scientifiquement établi que les rechutes du cancer du sein se produisaient plus souvent à l'endroit où se situait la tumeur initiale. Pour réduire le risque de récidive, une radiothérapie supplémentaire (boost de radiothérapie) est généralement administrée à cet endroit du sein. The Lancet a récemment publié un article scientifique sur l'étude IMPORT HIGH menée au Royaume-Uni, à laquelle plus de 70 centres de radiothérapie ont participé. L'étude comparait le moment et la dose de ce boost de radiothérapie.
Le traitement classique consiste en 3 semaines (15 séances de radiothérapie) sur la totalité du sein, suivies de 8 séances sur le site de la tumeur initiale (boost). L'étude compare ce traitement à un traitement de 3 semaines dans lequel le boost a été administré pendant l'irradiation du sein elle-même, grâce à une intensité plus élevée des rayons. Les chercheurs ont constaté que le boost de radiothérapie pouvait être administré simultanément avec les mêmes effets secondaires et le même résultat. La durée du traitement est ainsi réduite de 4,5 à 3 semaines.
En réaction à cette étude, les Professeurs Mark De Ridder et Thomas Mulliez du service de Radiothérapie de l'UZ Brussel ont rédigé un article dans The Lancet. Ils se concentrent notamment sur la rechute constatée dans le cadre de l'étude IMPORT HIGH et sur les critères utilisés lors de l'application du boost d’irradiation concomitant.
La durée de l’irradiation peut également être raccourcie
Ils affirment qu'à l'heure où les patientes atteintes d'un cancer du sein peuvent bénéficier de schémas de radiothérapie plus courts (5 jours), il est encore possible de réduire la durée du traitement en administrant simultanément le boost de radiothérapie. La tendance à raccourcir les schémas de traitement de radiothérapie est un sujet sur lequel on s'est beaucoup plus penché ces derniers temps, certainement en raison des progrès technologiques réalisés en radiothérapie et en imagerie médicale.
Non seulement une période de radiothérapie plus courte donne souvent des résultats similaires, mais elle contribue également à améliorer le confort des patients, à réduire la charge de travail des infirmiers et des médecins et à diminuer le coût des soins en oncologie.
L’UZ Brussel continue à investir dans des techniques avancées pour encore optimaliser la radiothérapie dans le cancer du sein
L'UZ Brussel mène des recherches et investit dans les techniques de radiothérapie les plus avancées, combinées aux dernières techniques d'imagerie. Ces méthodes d'irradiation garantissent que les tissus sains (tels que le cœur, les poumons, mais aussi l'autre sein) soient irradiés le moins possible.
Aujourd'hui, le service de Radiothérapie de l’UZ Brussel dispose de plusieurs machines de radiothérapie qui permettent de limiter au maximum les effets secondaires, avec le moins d’inconfort possible pour les patients. La philosophie est de proposer un traitement sur mesure à chaque patient. Pour certains patients, c'est le système ExacTrac Dynamic de Brainlab qui est utilisé. Grâce à celui-ci, les patients peuvent être traités sans marquages ou autres indications sur la peau. De plus, il permet de tenir compte de la respiration du patient afin d'épargner le cœur et les poumons. D'autres patients se voient proposer à l’UZ Brussel un traitement sur l'IRM-Linac (IRMdian), qui permet de visualiser très précisément la localisation initiale de la tumeur pendant la radiothérapie.
Pour plus d’informations: https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)00355-6/fulltext