Nous sommes épuisés et en colère !

Nous sommes épuisés et en colère !

15 septembre 2021

Une question résonne dans l’unité de soins intensifs de l’UZ Brussel : « Comment pouvons-nous continuer à trimer comme nous le faisons actuellement ?! » Le personnel médical estime que la coupe est pleine, et ce depuis bien longtemps déjà.

Voici la lettre ouverte qui a été publiée aujourd'hui dans les colonnes du Standaard. Le personnel des soins intensifs parle ouvertement de son quotidien dans le contexte actuel.

Mars 2020 : la première vague de coronavirus déferle sur la Belgique. Le manque de matériel, de personnel et de connaissances sur la maladie entraîne une tension sans précédent dans les hôpitaux. Le personnel hospitalier ne recule devant rien : on tire un trait sur les congés et on collectionne les heures supplémentaires. Le pays se confine, de nombreux citoyens sortent chaque soir à 20h pour applaudir le personnel médical, des draps blancs sont accrochés aux fenêtres en guise de soutien. La population est plus que jamais derrière le personnel médical à cette période. Et ce dernier, des mois durant, travaille d'arrache-pied. Jour et nuit, week-ends y compris.

Fin des congés, début des heures supplémentaires

Septembre 2020 : la deuxième vague de coronavirus force tous les Belges à rester une nouvelle fois chez eux. Le personnel médical s’arme de courage et retourne sur le front, mais cette fois avec des pieds de plomb. Cette période sonne alors la fin des congés et le début des heures supplémentaires. À l’image de la première vague, le personnel médical tombe malade : coronavirus, surmenage physique ou burn-out. Après un certain temps, la vague commence à s'aplatir et le personnel médical a même l’occasion de laisser tomber les masques FFP2 et autres surblouses pour reprendre les soins des patients non-Covid. À ce moment, le message est clair : il faut rattraper le retard qui s’est accumulé. Et que fait le personnel médical ? Il retrousse ses manches et redouble d’efforts.

En mars 2021, la Belgique connaît sa troisième vague de coronavirus, et celle-ci ne sera pas vraiment différente des deux autres. Le personnel médical, qui a entre-temps appris à tirer un trait sur ses congés, fait ce qu’on attend de lui : faire tout son possible pour prodiguer des soins.  Il tente alors de fermer les yeux sur la fatigue physique et mentale qui pèse sur ses épaules ; personne ne rechigne devant l’effort.

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Photo: Lieve Blancquaert

L'IFIC entre dans la danse !

Qui plus est, à la fin du mois de juin 2021, le gouvernement fédéral demande aux personnels des soins intensifs et des urgences d’adhérer à un nouveau système salarial (IFIC) qui, notamment, les laissera sur le carreau. Chaque membre du personnel médical est précieux et crucial pour tout le travail qu’il y a à accomplir. Cela dit, dans les services spécialisés tels que les soins intensifs et les urgences, une formation plus poussée, un recyclage et une connaissance avancée des équipements, des protocoles et des techniques sont nécessaires pour pouvoir agir de manière autonome dans des situations qui mettent la vie en danger. Et c’est précisément le personnel de ces services qui est pénalisé dans ce nouveau système salarial. Le nouveau système de classification accorde, à juste titre, un salaire plus élevé au personnel nouvellement diplômé. Mais le personnel plus expérimenté ne voit, quant à lui, guère de différence à la fin du mois. Les membres des soins intensifs et des urgences sont scandalisés et estiment qu’avec ce nouveau système salarial, ils ne sont pas appréciés à leur juste valeur pour tous les efforts qu’ils ont dû déployer au cours de cette période de crise.

D’autant plus qu’ils jouent un rôle des plus cruciaux dans le secteur médical, et notamment dans la gestion de cette pandémie de coronavirus. Mais au bout du compte, les esprits se calment, et tout le monde reprend le travail comme avant.

Comme si tout cela ne suffisait pas...

Aujourd'hui, en septembre 2021, et pour la 4e fois en un an et demi, nous observons une nouvelle hausse progressive des contaminations. Celle-ci vient à nouveau surcharger le service des soins intensifs et menacer les soins lourds à prodiguer aux patients non-Covid. Sauf que cette fois, ce sont surtout les non-vaccinés que l'on retrouve en soins intensifs. Le personnel s’indigne, car cette nouvelle vague aurait pu être évitée. La colère fait rage parce qu’on demande une nouvelle fois au personnel médical de faire tout son possible. Avec à nouveau le risque d’être infecté par les patients, le personnel médical doit prendre en charge - pour la quatrième fois - un grand nombre de personnes positives au coronavirus, tout en ayant dans un coin de la tête le nouveau système salarial. Le personnel médical arrive de moins en moins à surfer sur les nouvelles vagues du coronavirus et ses frustrations grandissent à vue d'œil. A propos de l’absence de reconnaissance par le gouvernement. A propos du manque de personnel pour faire face à cette nouvelle vague. A propos du non-respect de tous ceux qui refusent de se faire vacciner, et qui viennent sans complexe surcharger le secteur médical. A propos du nombre d’heures supplémentaires qui crève tous les plafonds et de l’impossibilité de prendre congé (quand ces jours pourront-ils être pris ?). A propos des prochains mois, qui promettent d'être aussi difficiles que ceux de l'année et demie écoulée.

Comment pouvons-nous continuer à trimer comme nous le faisons actuellement ?! La coupe est pleine, et ce depuis bien longtemps déjà. 

Nous sommes épuisés et en colère. Il faut que ça cesse.

Helena Frederix, Peggy De Greef, Katrien De Leeuw et Joris Wouters et leurs collègues Helena Frederix, Peggy De Greef, Katrien De Leeuw et Joris Wouters et leurs collègues
Helena Frederix, Peggy De Greef, Katrien De Leeuw et Joris Wouters et leurs collègues
Le personnel de l’unité de soins intensifs de l'UZ Brussel.

Le respect est inscrit dans l’ADN de l’UZ Brussel. Il joue donc un rôle central dans les réactions aux informations ou aux blogs. Nous sommes ravis de connaître votre opinion et restons ouverts à vos suggestions ainsi qu’à vos questions, mais vous demandons de respecter quelques règles simples. Seules les réactions qui respectent ces règles seront approuvées et publiées.

EP
Emiel Peeters Il y a 3 années

IK heb veel respect voor de verpleegkundige in UZ Brussel , kan er van meespreken als je 6 maanden op intensieve zorg gelegen hebt in 2003.

Daarom zit ik ook in een RISICO groep dat morgen zaterdag 18/9/21 mijn derde inenting krijg tegen CORONA .Daarom doe ik een oproep aan de niet-gevaccineerden laat je vaccineren aub. Doe het nu voor het te laat is.

Groetjes  

Emiel Peeters