Nouvelle perspective pour les patients incurables atteints de tumeurs cérébrales agressives récidivantes

Nouvelle perspective pour les patients incurables atteints de tumeurs cérébrales agressives récidivantes

16 septembre 2024

Un nouvel essai clinique de l'UZ Brussel, mené avec le soutien de Kom op tegen Kanker, montre que les taux de survie ont presque doublé à un an et sont passés de 1 % à 25 % à deux ans pour les patients atteints de tumeurs cérébrales malignes récidivantes, telles que le glioblastome. L'étude, dirigée par le Pr Bart Neyns, oncologue médical, et le Pr Johnny Duerinck, neurochirurgien, combine l'injection de deux médicaments stimulant le système immunitaire avec des cellules dendritiques myéloïdes (cellules propres à l'organisme qui aident notre système immunitaire à attaquer et à rendre inoffensives les cellules cancéreuses) directement dans le cerveau. Les premiers résultats confirment l'innocuité et l'impact encourageant sur les taux de survie, avec près de 50 % de chances de survie en plus à un an. Le traitement offre donc un nouvel espoir aux patients avec ce diagnostic fatal. L'immunothérapie traditionnelle par voie sanguine n'a un effet bénéfique que chez moins de 10 % des patients, ce qui rend ce traitement peu accessible, mais ce nouveau mode de traitement donne des résultats encourageants. Les résultats de cette étude ont été présentés cette semaine au congrès annuel de la Société européenne d'oncologie médicale (ESMO 2024, Barcelone, Espagne).

Les premiers résultats : du jamais vu !

Sur les 11 premiers patients, 3 ont survécu après deux ans sans rechute de la tumeur cérébrale, et 2 patients sont guéris après trois ans. Bien que la période de suivi des derniers patients traités soit encore relativement courte (8 à 14 mois), il est clair que les taux de survie se sont améliorés de manière significative par rapport aux traitements précédents. Le taux de survie à un an est passé de 36 % à 60 %, et les chances de survie sans maladie après deux ans sont passées de 1 sur 100 à 1 sur 4 lorsque le médicament bevacizumab a également été administré. Le bevacizumab, administré à faible dose, aide à stopper l’œdème à l’intérieur du cerveau mais n'a pas d'effet curatif sur le cancer lui-même. L'étude a également montré que ce traitement expérimental ne présentait pas de risques nouveaux ou non connus en matière de sécurité.

« Nous n'avions jamais vu de tels résultats auparavant. », déclare le Pr. Neyns « Bien qu'il faille être prudent avec l'interprétation car il s'agit encore d'un groupe de patients assez limité, nous pensons que ces améliorations ne sont pas purement dues au hasard. » 

Le Pr Duerinck ajoute : « Dans des études antérieures portant sur 469 patients belges, moins de 10 % d'entre eux ont survécu après deux ans, et même si la survie s'est améliorée chez plus de 70 patients que nous avons traités en administrant les médicaments immunostimulants directement dans la tête, le résultat de ce groupe est encore nettement meilleur. L'ajout de cellules dendritiques a donc permis d'améliorer encore ces chiffres de manière significative. Nous espérons maintenant obtenir le soutien financier nécessaire pour poursuivre l'étude et explorer d'autres améliorations du traitement. »

Combinaison de médicaments directement dans le cerveau

L'équipe de recherche de l'UZ Brussel a décidé de tester une nouvelle approche en administrant deux médicaments immunostimulants, l'ipilimumab et le nivolumab, directement dans le cerveau au cours d'une intervention neurochirurgicale chez des patients dont la tumeur est réapparue après des traitements standard tels que la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. L'administration de l’immunothérapie directement dans le cerveau n'avait jusqu'à présent jamais été réalisée pour des tumeurs cérébrales malignes. L'étude a été élargie par l'injection simultanée dans le cerveau de cellules dendritiques myéloïdes isolées du sang (myDC). Ces cellules, spécifiquement purifiées sur la base de leurs molécules de surface CD1c+ (BDCA-1) et CD141+ (BDCA-3), ont été utilisées pour la première fois au monde dans le traitement de patients oncologiques par l'équipe de l'UZ Brussel.

Poursuite de l’étude sur les patients atteints de mélonome

Le Pr Bart Neyns rapporte : « Nous avons déjà démontré qu'il était possible d'isoler ces cellules du sang. Ensuite, il est ressorti que ces cellules, injectées avec des immunostimulants, étaient capables de faire disparaître les tumeurs chez certains patients atteints de mélanome incurable. Cet effet a été observé lors de l'injection dans les métastases de la peau et des ganglions lymphatiques. Certains patients ayant reçu ce traitement expérimental sont entretemps totalement guéris depuis plus de cinq ans sans autres traitements. »

Dans l'étude actuelle, des doses sûres de myDC ont d'abord été établies, après quoi huit patients atteints de glioblastome ont été traités avec le nombre maximum de 20 millions de cellules. Le Pr Duerinck a procédé à l'injection d'anticorps et de cellules dendritiques dans les tissus cérébraux entourant la cavité de résection après l'ablation de la tumeur. Après l'opération, les patients ont également reçu le médicament nivolumab par l'intermédiaire d'un réservoir Ommaya (une petite boîte sous la peau du crâne) tous les quinze jours, combiné à des administrations par voie sanguine pendant une période pouvant aller jusqu'à 24 semaines maximum.

Recherche avec le soutien de Kom op tegen Kanker

Cette étude pionnière a été rendue possible grâce au soutien de Kom op tegen Kanker. L'UZ Brussel se réjouit à l'idée d'étendre ce traitement et d'aider davantage de patients dans un avenir proche.

David Vansteenbrugge, directeur général du Kom op tegen Kanker, conclut : « Chez Kom op tegen Kanker, nous sommes extrêmement fiers d'avoir pu soutenir cette recherche révolutionnaire et prometteuse. Cette recherche offre un nouvel espoir aux patients atteints de glioblastome récidivant, l'une des formes les plus agressives de cancer du cerveau. Kom op tegen Kanker investit toujours dans la recherche qui est vraiment importante et qui contribue directement à améliorer les options thérapeutiques et les chances de survie des patients. Enfin, nous veillons à ce que ces résultats de recherche prometteurs puissent être rapidement traduits en traitements largement applicables ».

 

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