Percée: un nouvel implant en titane imprimé en 3D aide désormais à mieux réparer les trous dans le crâne
17 août 2020Pour refermer des trous dans le crâne qui apparaissent lors d’opérations au cerveau, ou pour réduire des malformations du front, on utilise aujourd’hui du tissu osseux du patient lui-même (c-à-d du tissu autologue) ou un implant en matière artificielle. Toutefois, ils provoquent souvent des infections, voire des réactions allergiques. Des chirurgiens de l’Universitair Ziekenhuis Brussel, dont le Prof. Dr Maurice Mommaerts de la VUB et l’ETH Ziekenhuis Tilburg, ont maintenant développé, conjointement avec la firme belge CADskills BV et le département de Biomécanique de la KU Leuven, une nouvelle plaque de crâne, sur mesure, à partir de titane, qui s’avère particulièrement résistante aux infections. Cette étude a été publiée dans la revue scientifique renommée Craniomaxillofacial Trauma & Reconstruction.
La fine plaque de titane (CeTi) est imprimée en 3 D via un scanner CT, sur mesure pour le patient. Dans le bord de titane poreux, une pâte de phosphate de calcium est également apposée pendant l’opération, ce qui fait qu’elle y évolue de façon biologique. De ce fait, non seulement, le risque d’infections diminue, mais l’implant donne aussi moins de risques de fractures du crâne en cas d’impact qu’avec d’autres types de plaques de crâne.
“La combinaison du titane extrêmement biocompatible sur mesure et du phosphate de calcium antimicrobien et qui stimule la croissance osseuse (céramique) n’a enregistré aucun échec après révisions pour infection des plaques osseuses autologues, cranioplasties en plexiglas ou PEEK”, indique le Prof. Maurice Mommaerts de l’UZ Brussel et attaché à la VUB.
Entretemps, déjà huit patients se sont vus implanter une telle plaque avec succès. A Tilburg, les chirurgiens ont aussi abandonné les plaques sur mesure PEEK artificielles qui étaient auparavant populaires.
“C’est une question de temps et de remboursement, avant que chaque craniotomie ne soit reconstruite à l’aide d’un CeTi”, affirme le Prof. Mommaerts. “Le “bone flap” autologue semble plus intéressant, mais ne l’est en réalité pas, puisque dans plus de la moitié des cas, il doit quand même être finalement remplacé en raison d’une résorption ou d’une infection.”