Un rétablissement plus rapide du Covid long après un traitement personnalisé

Un rétablissement plus rapide du Covid long après un traitement personnalisé

08 juillet 2024

Les patients atteints de Covid long qui bénéficient d'un traitement personnalisé en matière de nutrition et d'activité physique se rétablissent non seulement plus rapidement, mais leur qualité de vie s'en trouve également améliorée. C'est ce que montrent les premiers résultats d'une étude pilote. Après une infection par le SRAS-CoV-2, un nombre croissant de patients présentent des symptômes persistants tels que des problèmes à l’effort, une fatigue persistante et une qualité de vie réduite. Si ces symptômes persistent pendant plus de trois mois et ne sont pas causés par une autre maladie, on parle de Covid long (ou Covid de longue durée). Il n'existe pas encore de données internationales claires sur la manière d'accélérer ce rétablissement, mais une alimentation saine et de la kinésithérapie jouent certainement un rôle. Ces résultats sont déjà porteurs d'espoir dans la recherche d'un traitement possible du Covid long.

 

Les services de Nutrition clinique & Diététique et de Médecine physique et Réadaptation de l'UZ Brussel et le groupe de recherche sur la réadaptation de la VUB ont étudié, dans le cadre d'un essai KCE, dans quelle mesure une approche personnalisée de la nutrition et de l'activité physique est faisable pour ces personnes et dans quelle mesure cette approche peut améliorer les performances physiques, le fonctionnement quotidien et la qualité de vie de ces patients. 

L'objectif principal de cette étude était d'évaluer la faisabilité d'un traitement personnalisé et de préparer une étude à grande échelle pour tester l'efficacité de ce traitement.

Pour savoir si le traitement a fonctionné, on examine la capacité à effectuer un effort de force dans un certain laps de temps, et plus particulièrement le test assis-debout d'une minute. Ce test mesure combien de fois les participants peuvent se lever d'une position assise en 1 minute, après 12 semaines d'intervention.

Perspectives pour un éventuel traitement du Covid long

Le Pr David Beckwée, chef du groupe de recherche sur la réadaptation de la VUB, détaille : « Après 12 semaines d'intervention, les participants du groupe d'intervention ont effectué quatre répétitions supplémentaires, contre trois dans le groupe contrôle. Un changement de trois répétitions supplémentaires est considéré comme cliniquement significatif. Cela indique que les performances fonctionnelles et la condition physique se sont améliorées dans les deux groupes, mais que seul le groupe d'intervention a ressenti une amélioration effective. En outre, les participants du groupe d'intervention ont également pu marcher en moyenne 35 mètres de plus en 6 minutes ».

Le Pr Elisabeth De Waele, chef du service de Nutrition clinique & Diététique, ajoute : « Le programme de traitement personnalisé était réalisable dans la population des patients atteints de Covid long. En tant qu'étude pilote, l'étude UNLOCK n'est pas appropriée pour démontrer si les patients sont réellement guéris, mais les résultats sont prometteurs et renforcent la nécessité de recherches sur une approche multidisciplinaire du Covid long. Certaines choses sont clairement des ‘gains rapides’ : il n'existe pas encore de médicament pour guérir le Covid long. Mais s'assurer que les gens mangent suffisamment pour couvrir leurs besoins de base est quelque chose dont nous avons l'expérience et qui peut être rapidement adopté par les personnes en question. Quant à cette terrible fatigue qui oblige les gens, par exemple, à se reposer sous la douche, entre le lavage du corps et des cheveux, nous pouvons déjà la réduire directement. Nous ne sommes pas encore au bout, mais ces nouvelles connaissances sont cruciales ! »

Dr Stijn Roggeman, spécialiste en médecine physique, affirme : « Les patients atteints de Covid long souffrent principalement de fatigue et ont des difficultés à réaliser des activités qui nécessitent un effort, mais ils constituent un groupe très hétérogène, ce qui justifie une approche individuelle. Les mesures effectuées au début de l'étude ont révélé une mauvaise condition physique générale. Grâce à cette étude pilote, nous constatons les effets positifs d'un programme multidisciplinaire sur l'augmentation de la résilience. Bien que les effets ne soient malheureusement pas tels que les symptômes disparaissent complètement, la gratitude exprimée par les patients après l'étude fait en sorte que la motivation reste élevée pour continuer à explorer cette approche ».

UNLOCK: Nutrition and Locomotoric Rehabilitation in Long Covid

Les participants ont été répartis au hasard entre un groupe d'intervention bénéficiant d'un traitement personnalisé et un groupe contrôle recevant une kinésithérapie standard sans accompagnement nutritionnel. L'approche individualisée dans le groupe interventionnel consistait en des conseils nutritionnels hebdomadaires et personnalisés d'une diététicienne et en un programme d'exercices avec un kiné formé, et ce, pendant 12 semaines. 

Pour cette étude, les chercheurs ont recruté 65 participants atteints de Covid long et vivant en Belgique. L'âge moyen était de 43 ans, 65 % des participants étaient des femmes et leur IMC moyen était de 26 kg/m². La plupart des participants souffraient d'une infection légère par le Covid-19 et la durée moyenne des symptômes du Covid long, comme la fatigue, était de 78 semaines. Un grand nombre de participants présentaient des habitudes alimentaires perturbées : 40 % des femmes et 60 % des hommes ne parvenaient pas à couvrir leurs besoins énergétiques de base avec ce qu'ils mangeaient (consommation trop faible d'hydrates de carbone, trop ou pas assez de protéines, ...). Les personnes atteintes de Covid long qui ne couvraient pas leurs besoins énergétiques de base se sont révélées encore plus fatiguées que les autres participants.

Les participants se sont soumis en moyenne à 10 consultations chez des diététiciens et à 15 séances de kiné sur une période de 12 semaines. Les consultations avec les diététiciens consistaient en un premier contact au cours duquel la composition corporelle (quantité de graisse et masse musculaire) et le métabolisme au repos étaient mesurés. Les chercheurs disposaient ainsi du nombre exact de calories brûlées par le corps au repos pour chaque participant. Ensuite, ils ont également analysé leurs habitudes alimentaires, telles que le nombre de calories et la quantité de protéines, ainsi que la qualité de leur alimentation. Ils ont ensuite examiné le rapport entre les glucides, les lipides et les protéines, ainsi que la valeur nutritionnelle. Des conseils personnalisés ont ensuite été donnés sur cette base ‘QuaQua’ (qualité et quantité de la nutrition) et des consultations hebdomadaires ont été organisées avec le participant afin de se rapprocher du régime idéal.

Pendant la kinésithérapie, l'accent a été mis principalement sur le maintien de l'énergie.  L'activité physique chez les personnes atteintes de Covid long peut entraîner une aggravation des symptômes, qui peut parfois durer des jours, voire des semaines. L'objectif était d'augmenter l'intensité des exercices en tenant compte des symptômes, afin de ramener ainsi les participants à un mode de vie plus actif.

Au début de l'étude, les participants présentaient une mauvaise condition physique. Pour tous les tests physiques, ils ont obtenu des résultats nettement inférieurs à ceux de la population moyenne en bonne santé. Ainsi, les participants féminins et masculins pouvaient effectuer respectivement 23 et 25 répétitions assis-debout.

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